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À trois ou quatre ans, les enfants vivent dans un monde où chaque geste est une découverte. Leur corps se forme, leur langage se construit, et leur imagination est en pleine effervescence. Dans les cours d’éveil à la danse que je propose à Fribourg et à Vuisternens-en-Ogoz, je m’inspire de ma formation de jardinière d’enfants dans les écoles Steiner : l’enfant est placé au centre, et c’est son vécu intérieur qui guide l’apprentissage. La danse devient alors un espace d’expérience, plus qu’un aboutissement ou une performance.

À cet âge, les enfants apprennent essentiellement par imitation. Avant sept ans, l’explication n’a que peu d’impact ; c’est le geste, la présence et l’exemple donné par l’adulte qui sont véritablement absorbés. C’est pourquoi je montre toujours les mouvements plutôt que de les décrire. L’enfant regarde, ressent et se met en mouvement sans chercher à « faire juste ». Le corps comprend avant que la pensée n’analyse. Cette manière naturelle d’apprendre permet aux petits d’entrer dans la danse sans pression et dans une grande confiance.

L’imagination occupe une place essentielle dans le cours. Un cerceau peut devenir tour à tour une voiture, une fusée ou une petite maison. Les accessoires choisis sont simples, sensoriels, et suffisamment ouverts pour que chaque enfant puisse y projeter son propre univers. À travers des histoires, des images et des jeux symboliques, les mouvements prennent sens et deviennent vivants. Les enfants ne répètent pas des gestes ; ils incarnent des personnages, vivent une petite aventure, traversent un paysage imaginaire. C’est dans cette dimension sensible que se développent à la fois la motricité et la créativité.

Danser avec les tout-petits signifie accompagner un processus, et non viser un résultat. Je ne cherche jamais à obtenir une chorégraphie parfaite. Si un mouvement doit être retravaillé, je l’introduis autrement, dans un autre jeu, avec une autre couleur musicale. L’enfant s’exerce alors avec enthousiasme, sans même en avoir conscience. Les spectacles – celui de Noël dans la salle de danse, puis celui de fin d’année sur scène – sont vécus comme un moment de partage, pas comme une démonstration technique.

Chaque enfant arrive en cours avec son tempérament propre. Certains sont calmes, observateurs, presque rêveurs ; d’autres débordent d’énergie et de rapidité. Plutôt que de contrarier la nature de chacun, j’essaie de travailler avec elle. Une grande douceur peut apaiser un enfant sensible, tandis qu’une présence plus tonique permet à un enfant très dynamique de se sentir reconnu et compris. La danse devient alors un lieu où chaque personnalité trouve sa place.

Le rythme du cours, lui aussi, est essentiel. Les enfants apprécient profondément de retrouver une structure régulière : un petit rituel d’entrée, un moment d’exploration libre, une histoire dansée, un retour au calme. Cette régularité leur donne une sécurité intérieure et les aide à s’ouvrir davantage. Alterner des phases d’activité plus intenses et d’autres plus reposées respecte leur respiration naturelle et leur besoin d’équilibre.

Concrètement, l’éveil à la danse développe le rythme, la coordination, l’équilibre, la perception de l’espace et la conscience du mouvement. Mais surtout, il nourrit une relation joyeuse au corps, un sentiment de confiance en soi et un plaisir authentique à se mouvoir.

Les cours durent soixante minutes. La tenue est libre : des habits confortables, des ballerines ou des chaussettes antidérapantes, et les cheveux attachés pour être à l’aise. Pour l’année 2025–2026, les cours d’éveil à la danse ont lieu le mercredi et le vendredi matin à Fribourg, et le jeudi après-midi à Vuisternens-en-Ogoz. Les inscriptions peuvent se faire directement en ligne, et les parents sont toujours bienvenus pour découvrir les lieux avant de commencer.

L’éveil à la danse n’est pas seulement une activité physique. C’est un espace de confiance, de poésie et de découverte. À cet âge, l’enfant grandit par le geste, et la danse lui offre un terrain d’expérience d’une richesse infinie.